•  

    - wednesday, january 31st 2013 -

    ...long et court à la fois... horrible et sublime... déprime et joie de vivre... tragédies et amours... ennuis et folies...
     

    °Oo. le jour et la nuit .oO°


    votre commentaire

  • "On n'a jamais autant besoin de vacances que lorsqu'on en revient !"

    [video à venir prochainement]


    Il y a plus d'un mois de cela, j’ai pu profiter de mes premières vacances depuis mon arrivée sur le sol américain. Avec ma comparse Claire, qui a posé les siennes en même temps que les miennes, nous avons décidé de nous organiser des vacances au soleil, histoire de fuir la Sibérie New Yorkaise pour les fêtes de fin d’année. Après des semaines et des semaines (…et des semaines) d’organisation complexe, nous voilà fin prêtes. Destination : La Floriiiiide !

          

    Douze jours, du 26 décembre au 6 janvier, entre Orlando et Miami. La clâââsse. Après avoir bouclé nos valoches, en route pour l’aéroport. Sur le chemin, une énorme tempête de neige commençait à s’abattre méchamment sur Manhattan. En 40 minutes de trajet en bus, on a pu contempler les trottoirs se recouvrir d’une épaisse couche de neige et puis, on n’a plus rien vu par la vitre du bus. Arrivée à l’aéroport, on s’est trompées de terminal et on est descendues du bus trop tard. Et le temps qu’on comprenne qu’il fallait reprendre une navette faisant toooout le tour de l’aéroport pour revenir à notre terminal... Bon. Donc c’est ce qu’on a fait. Claire commençait à paniquer, de peur qu’on loupe l’avion. La neige tombait de plus en plus fort. C’est après 15 minutes de navette qu’on est eeenfin arrivées à notre terminal. On regarde donc partout, un peu perdues. Un agent de service vient finalement à notre secours et nous indique l’escalier. On monte à l’étage où nos bagages sont passés au scanner (et nous avec !). Tout se passe normalement jusqu’à ce que la charmante douanière me demande de retirer mes bottes. Mes bottes ? Je me suis donc retrouvée en chaussettes dépareillées ET trouées dans une grosse machine du futur dans laquelle j’ai entendu une grosse voix me dire de mettre les mains sur la tête et de ne plus bouger. Oh putain.. Une tête en face de moi est sortie de derrière un ordinateur, m’a scruté des pieds à la tête, sourcils froncés, puis une lumière verte est apparue et d’un geste de main on m’a invité à dégager poursuivre mon chemin (mais tout le plaisir était pour moi…), m’indiquant mes bagages et mes bottes qui puaient. Au passage, on m’a jeté ma bouteille d’eau au citron toute neuve parce que l’eau au citron c’est cré cré cré dangereux dans les navions. Bref me voilà repartie avec mes bottes sous le bras, mes 36 sacs ouverts, l’ordi, tous mes bracelets et ma ceinture dans une main et l’autre qui tient le pantalon pour pas se retrouver un slip devant les douanes américaines et allégée d’une bouteille d’eau… quelle joie. Ces vacances commencent fort bien.

    Arrivée devant la porte d’embarquement, on se rend compte qu’on a toujours nos valises et nos sacs avec nous et que nulle part on ne nous a demandé de les enregistrer et de les mettre en soutes. Donc on panique s’interroge. On va demander au monsieur à côté de la porte qui nous répond qu’il enregistrera lui-même les bagages quand nous embarquerons. Hmm… étrange. Bref, on s’installe en attendant notre heure. On découvre alors qu’un accès gratuit et illimité est disponible sur des iPads mis à disposition un peu partout dans la salle d’embarquement. Comme deux grosses geeks que nous sommes, nous voici ainsi, consultant nos emails, notre facebook, notre ceci, notre cela, puis re nos emails… bref. Une annonce nous a soudain ramené à la réalité : en raison de la tempête de neige, blablabla, votre avion sera retardé d’environ 30 minutes. Oooh ça va. Le problème ? Le problème c’est qu’on a eu droit à 5 annonces dans le même genre, pour au final se retrouver avec un avion en retard de 4h30. J’ai donc eu l’occasion de consulter 543 fois ma messagerie internet et d’envoyer des mails à tous mes contacts pour leur raconter mes aventures, tout ça sur un clavier américain qui me changeait tous mes mots français (« couscous tout le monde ! »), nous avons enfin pu embarquer dans notre fameux avion. Je crois que c’est à ce moment là que le mot « low cost » à pris tout son sens. L’avion était minuscule : une allée centrale assez large pour un chariot d’urgence (comment ça un chariot d’urgence ???), deux sièges par rangée et l’habitacle en papier mâché. Il aurait été rose, c'était l'avion de Barbie. Classe. Les hôtesses devaient avoir dans la soixantaine bien tassée et le pilote… ah oui tiens, le pilote, il est où, on l’a pas vu le pilote ?... Par le hublot je voyais la tempête se déchaîner. On a décollé. Enfin, on a essayé du moins. Tant bien que mal, dans les bourrasques de vent, les chutes de pression atmosphérique, les trous d’air, l’avion qui tangue un coup à gauche, un coup à droite… oh mon d.ieu… J’ai vu ma vie défiler, Claire nous faisant une crise d’angoisse sur le siège voisin, moi essayant de toutes mes forces de dédramatiser la situation « mais c’est rien, c’est normal, c’est son métier au gars, il sait ce qu’il fait ! » mais je n’en croyais moi-même pas un mot ! Quelqu’un a vomi quelques sièges plus loin. Les hôtesses faisaient quand même pas les malignes, hein. On va se scratcher hein c’est çaaaAAAAAHH ?...

    Finalement on a réussi à rejoindre Orlando en 2 heures 30 de vol. On a pris un taxi à l’aéroport jusqu’à l’appartement qu’on avait loué et $75 plus tard, on y était. Notre hôte nous avait dit qu’on trouverait la clé devant la porte d’entrée, sous le paillasson. 01h du matin, dans le noir, pas de clé. Pas de clé… On toque à la porte. Personne. Il nous a fallu près de 10 minutes pour comprendre que la clé n’était pas sous le paillasson mais dans l’angle de la porte, près du mur. Fiou… long le voyage, long. Une fois à l’intérieur de l’appartement, on s’est efforcées de faire le moins de bruit possible, voyant un sac et une paire de ballerines dans le salon. On a suivi les instructions de notre hôte pour trouver notre chambre. On l’a trouvé. Fermée. A clé. Putaiiiiin… Toc toc toc ? On a entendu du bruit à l’intérieur et une femme a ouvert rapidement la porte. « C’est votre chambre ? Pardon, pardon, je prends mes affaires et je m’en vais. Vous venez d’où au fait?... » Elle a pris son sac et s’est enfermée dans une autre chambre. OK… c’était qui ça ?... On n’a jamais su. Quasi 3h du matin, nous voilà ready pour une bonne nuit de sommeil, on l’avait bien mérité après toutes ces péripéties !

      

    Le lendemain, on n’avait rien de prévu, on avait décidé de le prendre cool et de visiter un peu le coin. On a donc entrepris de partir à la recherche d’un supermarché ou d’une épicerie, histoire de faire quelques courses pour les repas à venir. Nous voici en route, à pied, un peu au hasard. Au bout de 10 minutes de marche, on tombe sur un 7eleven (très connu ici), genre d’épicerie qui faisait également station service et tabac. Hm… bon. On entre. Rien de ce que nous cherchions n’était proposé. On est donc reparties avec un café, des clopes et des sandwichs. Plus tard on s’est retrouvées à faire les magasins dans un grand mall, c’était revigorant ! Mais pas nourrissant ! Haha. De retour à la maison, on a mangé en guise de repas, des Oreos et des chips. Mmmh ! Avant d’aller dormir, on a décidé de louer un taxi pour aller à Universal Studio le lendemain. On choisit donc un horaire et on indique par internet l’adresse à laquelle le taxi devra venir nous récupérer le lendemain matin. Sereines, on va se coucher.

    Le lendemain matin, debout très tôt. Une longue journée nous attendait. Et pour cause, on allait à Universal Studio, un des plus grands parcs d’attractions de Floride ! On sort donc de l’appartement et on va attendre le taxi comme prévu à la sortie de la résidence. Trente minutes plus tard, évidemment, aucun taxi n’est venu. J’ai appelé l’agence de taxi qui m’a annoncé que, non, aucun taxi n’a été réservé à mon nom et à mon adresse. What ? Are you kidding me, dude ? Nous voilà donc sans moyen de transport à 8 heures du matin, sans savoir exactement où se trouvait le parc par rapport à notre appartement. Et là ! Mirâââcle. Un taxi passe juste devant nous. Are you off duty ? Le chauffeur me fait oui de la tête. Yeeeah ! On a alors pu partir, avec seulement quelques minutes de retard, au parc, pour une super journée de dingo ! Il a fait super beau, plutôt chaud mais pas trop. Juste ce qu’il fallait pour passer une agréable journée. Grâce à mes hosts, on avait eu, Claire et moi, des pass nous donnant un accès direct aux attractions sans passer par la case « file d’attente ». C'est-à-dire qu’on se pointait devant plus de 500 personnes, notre pass à la main, un petit sourire narquois aux lèvres et hop !, on nous conduisait directement à l’entrée du manège. De cette façon, on a évité des heures et des heures d’attente, fait plusieurs attractions de suite et bien rempli notre journée ! Le soir, on est rentrées lessivées à l’appartement. Le lendemain matin, départ pour Miami en bus.

        

     

    A 6 heures 30, il faisait encore nuit, mais nous, nous étions au beau milieu d’une zone commerciale, attendant notre bus pour Miami Beach. Pas un chat. Personne ! Avec une demi-heure d’avance, on a trouvé le temps sacrément long. On s’est même demandé si on était au bon endroit. Finalement, on a vu arrivé un mini van sur le parking d’en face. C’était bien ça, le fameux « bus magique » qui nous emmènerait au sud de la Floride en 4 heures. Mon Dieu. Il n’y avait même pas de coffre pour mettre les bagages des gens ! Heureusement qu’on avait de très petites valises qui tenaient sous un siège. Bref, en route. On était entourées d’hispaniques qui renâclaient, qui puaient, qui ronflaient… j’avais très envie d’arriver. Pendant 4 heures, on a écouté radio Tropico, j’en pouvais pluuuus ! Entre la salsa et le merengue à fond les ballons, merci !


        


    Miami Beach. Enfin ! Le chauffeur du « bus » nous dépose à l’arrêt qu’on avait choisi sur le site, c'est-à-dire, le plus proche du deuxième appartement qu’on avait loué, puis il s’en va. On se retrouve sur le trottoir, nos 40 sacs et valises devant nous, une chaleur à crever, et aucune idée de la direction à prendre. Boooooon ! Pas de panique à bord, on va marcher, on verra bien. C’était sans compter sur l’endurance et le mental d’acier de Claire, que j’ai cru perdre une dizaine de fois sur le chemin. Au bout d’une vingtaine de minutes à marcher (dans la bonne direction ?), on s’est rendues compte que notre chère hôte n’avait pas indiquée la bonne adresse sur son site. Heuuuureusement que nous sommes dotées d’un minimum d’intelligence et que nous avons pris le bon chemin ! On l’a appelé, quand même. Cinq minutes plus tard, on était devant le building. Wow. Ca ressemblait vaguement à un hôtel de luxe, avec un dépose minute devant les portes vitrées où les taxis venaient cherchaient leurs clients. Un doorman super bien sapé, du marbre partout, etc. On lui donne notre nom, ok, on monte, 11ème étage. On avait qu’une envie c’était d’aller se poser sur la plage, juste derrière l’immeuble et de décompresser. 11ème étage, apt 15. Claire met la clé dans la serrure et me dit : « putain mais c’est ouvert… » hein ?... On entre. Un superbe appartement très cosy apparait devant nous avec… la baie vitrée du balcon grande ouverte, un ordinateur portable en marche sur la table du salon et c’était le bordel… manifestement, quelqu’un vivait ici. Heuuu… On est restées un peu confuses et d’un coup : « Sego… y’a un chat qui me regarde… » Le pompon de l’année. Un chat. Je m’approche. Ah bah oui, en effet. Un gros roux dans son panier, aussi interloqué que nous apparemment. On ne comprenait plus rien. Les locataires précédents étaient-ils encore là ? Avec leur chat… ? On a rappelé notre hôtesse. « Allô ?... ouiiiieuh… dîtes voir, y’a un cat dans l’appartement… c’est normal ou... ? Ah c’est le vôtre… mais euh… il habite ici ? » Le fou rire commençait à nous gagner, Claire et moi. Notre hôtesse nous a appris à ce moment qu’elle vivait, elle aussi, dans l’appartement. Ah ? On raccroche. La blague. Bon, la surprise passée, on commence à regarder de plus près notre nouvel appartement. « Porcherie » aurait été un compliment pour qualifier les lieux. Le sol poissait, le chat avait mis des poils sur tous les canapés, il y avait de la poussière mêlait à la crasse à peu près partout, la salle de bain était pire que tout, on a même cru que le WC était cassé tellement il était sale, on a retrouvé des bouteilles de bières (vides !) derrière les chiottes, la douche était… je ne saurais même pas décrire l’état dans lequel tout était. Tout collait, toute la vaisselle était grasse, on n'osait plus rien toucher. Le cauchemar. Arrivées dans notre chambre, on a trouvé un lit défait avec du sable, de la poussière, des capsules de bières dans nos draps, des odeurs particulièrement savoureuses et du BORDEL encore et toujours ! On a dû tout laver pour pouvoir poser nos affaires dans ce capharnaüm. Sur ce, on décide d’envoyer un texto à notre hôtesse pour lui signaler l’état de l’appartement, et pour lui demander où on pouvait laver nos draps dans le building. Message réponse instantané : « Si vous n’êtes pas contentes, vous pouvez quitter l’appartement. Je n’ai pas le temps de vous materner, vous avez quel âge ? » …Fort bien. Bon. A ce moment là, vous vous dîtes que vous avez du faire un truc très très grave dans votre vie pour que le sort s’acharne autant sur vous. On était tellement abasourdies pour sa réponse des plus tendres qu’on n’a même pas su quoi lui répondre. On a hésité à partir de l’appartement, mais on n’aurait eu aucun moyen d’être remboursées et on aurait été à la rue. Bref. F*ck b*tch ! Trop les boules, on avait la rage. Après 2 heures de ménage intensif de l’appartement tout entier, on a décidé d’aller prendre l’air et de trouver une épicerie pour acheter de quoi manger. Evidemment, ça aurait été trop simple s’il y avait eu une superette dans le coin. On a marché loooongtemps avant de demander à une mamie dans la rue où on pouvait trouver à manger : « no inglés, no inglés. Solo español ! » Je suis prise d'une grande lassitude... Et forcément, rien ne me vient en espagnol à ce stade d’énervement. Cent mètres plus loin, on retrouve notre fameux 7eleven, où il n’y a rien à bouffer. Après clopes, café, sandwichs, on s’est quand même traînées jusqu’à la plage, histoire de sauver la fin de la journée. J’y ai apprivoisé une mouette avec mon sandwich. Ginette. Ca nous a remonté le moral – pas Ginette mais – de voir l’eau bleue turquoise et le sable blanc de la plage de Miami Beach. On y était, malgré tout.

       

    Les jours qui ont suivi ont été bien meilleurs, même si la malchance ne nous a pas lâchées d’une semelle. Nous avons fait du bateau à Miami, à côté des maisons secondaires de Sylvester Stallone, feue Edith Piaf, Tom Cruise et autre Will Smith. Avant de monter dans le bateau, nous avions bien évidemment oublié d’imprimer nos pass, donc forcément le môsieur n’a pas voulu nous laisser monter à bord. Donc j’ai du le supplier de me laisser consulter ma boîte email sur son ordinateur pour lui prouver qu’on avait bien booké un bateau. Haha. Préalablement, j’avais pris soin de casser ma chaussure gauche. Le soir du réveillon du nouvel an, on s’est rendues sur Ocean Drive, l’une des avenues les plus connues au monde, pour prendre un dessert et un cocktail et danser un peu. On a choisi un bar sympa où l’ambiance battait son plein. Un cocktail, deux desserts, $70 et un feu d’artifice plus tard, on était déjà en 2013, et il était temps d’aller au lit. On a partagé l’addition en deux avant de reprendre notre chemin. Evidemment, loin de nous l’idée que TOUS les taxis et bus seraient blindés, au point de ne plus prendre personnes. La seule solution pour nous était alors de remonter touuuut Collins Avenue à pied. La seule fois de l’année où Claire met des talons ! Haha. Bon bah c’est parti. On a marché, marché, marché. Est arrivé un moment où on ne pouvait plus avancer : Claire a viré ses pompes de pouf et à continuer en chaussettes (avec mes chaussettes d’ailleurs car elle, n’en avait pas dans ses talons ! Beurk...) Quand mes chaussettes ont été suffisamment élimées pour qu’elle marche pieds nus sur le bitume, elle a décidé de ne plus faire un pas de plus. On n’en voyait plus le bout… Je me voyais déjà portant Claire sur mon dos pour continuer à avancer. Finalement, on a opté pour les velib’ américains, qui nous ont littéralement sauvé la vie. On aura tout de même mis plus de 3 heures pour remonter une avenue. Trop fortes ! Le lendemain, Claire a constaté qu'elle avait été débitée de sa part de l'addition, PLUS du montant total. Je ne vous cache la joie immense qui émanait d'elle à cet instant précis. Nous y sommes retournées. Allez expliquer en anglais à une serveuse qu'elle vous a servi le soir du réveillon (comme 10.000 autres personnes) qu'elle a fait une erreur de prélèvement, lorsque vous n'avez ni ticket de caisse, ni preuve, ni rien du tout. Avec un peu de chance (ah quand même!) elle nous a reconnu. Deux jours après, Claire était remboursée. Ouf!

      

    La première excursion qu’on a faite : visite de Miami en bus suivie du parc des Everglades. On a pu découvrir que toute la ville était construite avec l’argent de la drogue et du crime (sympathique…), que trouver un cadavre dans un ruisseau était monnaie courante et que les personnes disparaissaient régulièrement dans certains quartiers. Humpf… sinon Miami est une très belle ville. Claire est tombée amoureuse de ces lignes épurées et de ces paysages limite cubains. Arrivées aux Everglades, on a fait un tour d’airboat, ces petits bateaux animés par un gros ventilateur qui te promènent à folle allure dans les marécages au milieu des alligators !  On a failli devenir sourdes à cause du bruit terrible du bateau. En sortant des marécages, on a assisté à un spectacle louche mettant en scène un gros alligator qui semblait légèrement planer, l’Indiana Jones de 60 ans qui faisait le show – et qui, soit dit en passant, avait une voix particulièrement… particulière, à la fois très aigüe et très grave… – m’a approché tranquillement un énôôôrme scorpion tout velu à 10 cm du visage. « Sego tu es toute rouge ! – Ta gueule. » Enfin, on a été présentées à un gros crapaud, du style Trevor dans Harry Potter. Degueu quoi. Après toutes ces émotions, on s’est retrouvées à tenir un bébé alligator dans les mains. En réalité, c’est tout mou ces machins là ! Ensuite, on a failli mangé du croco. Si, si. Le cuisto’ nous a dit « mais siiii, goûtez ! C’est comme du poulet ! » et à $14 la cuisse de poulet, non merci. J’ai adoré les Everglades, c’était vraiment un univers à part ! La vrai jungle !

        

    La deuxième excursion de la semaine : Key West. Situées tout au sud ouest de la Floride, les keys sont des îles plus ou moins grosses. Key West est la tout dernière, à quatre heures de route de Miami. Dans le bus, Peter (ou Pedro) l’animateur, proposait des activités pour nous occuper une fois sur l’île. Avec Claire, on a choisi de faire du parasailing. C’est quoi que c’te bête là, me direz-vous ! Du parasailing c’est du parachute ascensionnel au dessus de l’océan, tiré par un bateau. Après avoir contemplé des paysages paradisiaques et vus des dauphins nagés au loin pendant des heures, on est arrivées sur l’île et Peter nous a amené Claire et moi à notre activité. Huuu… on n’faisait pas nos malignes ! Heureusement, nos « coachs » étaient trois sublimissimes surfeurs, bronzés, cheveux blonds bouclés, casquettes à l’envers, lunettes de soleil, shorts hawaiiens… pfiou ! On est partis en mer, ils nous ont expliqué le déroulement du machin et hop c’était parti ! C’était énorme, un vrai rêve ! On planait au dessus de l’océan bleu turquoise, on a vu des tortues de mer gigantesques, etc. En fait, c’est indescriptible ! Il faut le voir pour le croire ! Le parasailing n’a duré qu’une heure (snif…) et on a du abandonné nos trois apollons pour continuer la visite de l’île. Je me serais crue à Cuba. Des maisons à colonnes de toutes les couleurs, des cocotiers, des palmiers, du sable blanc, une chaleur à crever, une ambiance latina… bref, le pied ! On était dépaysées, et on ne se serait pas crues aux Etats Unis mais plutôt en République Dominicaine ou dans les Tropiques. Le coucher de soleil de Key West est – paraît-il – légendaire. Mais notre malchance nous a placé un gros nuage devant et on n’a pas pu le voir. Grrr. Le retour à Miami a été très long.

       

    Pour Noël, rappelez-vous, mes hosts m’avaient offert de nager avec les dauphins à Miami. C’était le mercredi. On a passé la journée dans le parc aquatique de Miami avec Claire. On a vu des spectacles avec des orques et des dauphins, on a vu des raies... Enfin, est venue mon heure pour me confronter à la bête ! C’est très gros un dauphin mine de rien ! Très impressionnant. Et ça a un regard très particulier, très noir et profond. Brr ça vous file la chair de poule quand vous êtes tout près de lui dans le bassin. J’ai donc pu le caresser, sa peau est comme du latex, glissante et élastique. Ca fait un effet bizarre au toucher. On dirait un gros joujou en plastique. J’ai nagé avec lui. Ca a été super rapide, je n’ai même pas réalisé en fait. Je le tenais par l’aileron et hop, en quelques secondes j’étais de l’autre côté du bassin. Et puis, enfin, je l’ai embrassé sur la bouche ! Enfin, sur la bouche… sur le nez. Enfin je ne sais pas comment ça s’appelle chez un dauphin. Bref. J’ai roulé une pelle à un dauphin. Je suis toute à fait équilibrée dans ma tête, pas de soucis ! Notre histoire d’amour n’a duré qu’une heure, c’est passé très vite. J’étais un peu frustrée en sortant du bassin car au final, je n’avais pas appris grand-chose sur les dauphins, j’avais juste pu le toucher et le voir faire le zouave pour nous amuser. Un peu déçue mais, punaise, j’ai touché, nagé et embrassé un dauphin. Haha.

     

    Tous les soirs après nos excursions et nos aventures, on allait se détendre dans notre piscine privée et notre jacuzzi ! Purée ce qu’on était bien là bas ! Enfin, le dernier soir, on est retournées sur la plage, on voulait se baigner quand même une fois dans la mer avant de partir, mais elle était un peu fraîchounette ! Claire tentait d’y aller de temps en temps, jusqu’au moment où on a vu une raie ( !) juste au bord de l’eau, à quelques centimètres de nos pieds ! Juste énorme ! On l'a suivi un moment et puis on ne l'a plus vue. Claire a ensuite refusé catégoriquement d’entrer dans l’eau ! Haha.

    Le jour du départ, on a bien évidemment pris le mauvais bus pour aller à l’aéroport, du coup on est ressorties et on a attendu un taxi sur le trottoir. Finalement, c’est une navette très peu chère qui s’est arrêtée. Elle allait justement à l’aéroport ! Parfait ! Elle aurait du nous coûter la maudite somme de $5 par tête mais nous n’avions que $6 dollars en tout sur nous. Pratique, surtout que j’ai retrouvé des billets dans mes poches quelques minutes plus tard ! A l’aéroport, on a eu la surprise de payer $25 de bagages (ah bah oui, c’est pas La Guardia ici hein…), les boules, et re-belotte pour les douanes : enlever les chaussures et les bijoux et les ceintures et les machins et les trucs… on a décollé à l’heure. J’aime pô l’avion. C’est définitif.

    Ainsi se terminent nos super vacances en Floride, on a retrouvé le froid hivernal de New York... Elles resteront gravées dans ma mémoire à tout jamais ! 

     

    Humeur : +10 000 


    votre commentaire
  •  

    A Christmas Carol...

     

     

    Après avoir déjoué les plans des Mayas, empêché la fin du monde (si, si c’était moi) et échappé aux crises de foie des fêtes de fin d’année, me revoilà, en chair et en os. Même mon site hébergeur m’a informé que « votre site est inactif depuis plus d’un mois » et a publié pour moi « S. est de retour sur Kazeo ! » Et bien oui… Mais que voulez vous, je n’y peux rien… Time flies.

    Depuis le 07 décembre 2012, donc, il s’est passé bôôôcoup de choses dans ma vie américaine. Déjà, les Fêtes de fin d’année. Chacun a dans un coin de son esprit cette magnifique image d’un Noël blanc à New York, n’est ce pas ? Parce qu’on l’a tous vu dans les films, qu’on l’a tous imaginé comme ci ou peut-être même comme ça, ou qu’on l’a tout simplement déjà vécu, main dans la main avec la personne qu’on aime, laissant nos traces de pas dans la neige des allées de Central Park…

    noelNYC
     
    Qu’on se rassure… Noël à New York, en réalité, c’est pas ça. Duuu tout. Noël à New York, à Manhattan plus précisément, c’est de la gouillasse partout parce que la neige ne tient pas, mais alors PAS DU TOUT, un froid de canard, de la pluie presque tous les jours, des gamelles dans les escaliers mouillés (je vous jure…) avec les sacs de courses dans les bras, les pommes de terre qui voltigent, bref… je vous laisse imaginer le carnage. Bon, je ne pourrais pas cacher que malgré tout ça que les Américains sont de sacrés champions pour créer cet univers de magie autour de la naissance du petit Jesus et malgré la boue et le froid, rien qu’en marchant dans les rues de la Big Apple, on peut sentir l’énergie et la féérie flottaient.
     
    alice-scarlett-fetent-noel-836034
     

    Le moment que j’ai préféré (après celui des échanges de cadeaux) a été la décoration du fameux Christmas Tree avec les twins et leur maman. Elles avaient mis un cd de chansons de Noël à fond en fond et chantaient en chœur tous les refrains. Ma host avait aussi sorti tous les cartons de décorations des années passées, les twins se sont littéralement jetées dedans et on a toutes les quatre commencé à habiller le beau sapin – qui commençait déjà à perdre ses épines, au bout de cinq minutes y’en avait partout !! Sans parler de Médor qui se faisait un malin plaisir de prendre son élan et de glisser dedans sur le dos. On a tout de même mis 3 jours à finir le sapin. D’ailleurs, il était surchargé le machin ! A l’américaine quoi ! Si tôt fini, les cadeaux étaient déjà tous en dessous. Les twins ont tout de suite tout tripoté pour trouver les leurs. Ah les tricheuses ! En les éloignant du sapin, j’ai jeté un petit coup d’œil (haha) histoire de voir mon nom sur quelques paquets (yeah !).

    Aux Staïtz, on ne badine pas avec Noël. C’est sacré ! Même chez les Juifs !.. C'est-à-dire que Noël, c’est le 25. Pas le 24 au soir ! Non mais ! Rooooh… moi qui voulais ouvrir mes cadeaux-eeeuuh pffff ! Les filles étaient complètement outrées de savoir que quand j’étais petite, j’ouvrais TOUS mes cadeaux avant d’aller me coucher. J’ai donc créé la crise de nerf de Noël des twins qui sont tout de même parties au lit sans rien ouvrir. Nah ! Le 25, j’ai été réveillée à 8h du matin par deux corps qui sautaient joyeusement sur mon lit en hurlant « Christmaaaaaaaaas daaaaaay ». Oh putain. Je comprends désormais pourquoi mes propres parents me laissaient tout ouvrir la veille au soir…

     

    christmas_tree1
     

    La distribution des cadeaux a donc eu lieu à 8h du matin, tout le monde un peu mal réveillé (à part deux personnes…) autour du D.ieu sapin. Je n’avais pas remarqué mais il penchait dangereusement tant il y avait de cadeaux en dessous. Même les yeux encore tout collés de sommeil je pouvais très bien distinguer les prénoms des twins sur tous les paquets. Pff… Ca a été long. A défaut d’une cinquantaine de paquets chacune, qu’elles ouvraient chacune leur tour, regardant rapidement le contenu et les jetant par-dessus leur épaule en criant « next ! ». Très long. Puis est venu mon tour ! Oh ! J’ai des cadeaaaux ?? Mais oui, allez ouvre moi ça !

    Alors, le premier était une enveloppe. Merde, ça commence mal, j’aime bien les gros cadeaux moi… Bon. J’arrache donc tout comme une sauvage et vois une image de dauphins imprimée à l’ordinateur et un mot manuscrit à coté : Swim with me ! Ma host me faisait un grand sourire. J’allais aller nager avec les dauphins à Miami !!!! Woooow ! J’étais sur mon petit nuage en ouvrant les gants Macy’s et autres chocolats que j’avais également reçus. Enjoy the dolphins, love, Host mom.<o:p></o:p>

    Finalement, quoi qu’on en dise, Noël, peut importe où l’on se trouve dans le monde, reste toujours un moment magique. Dommage qu’être loin des siens, à cette période, soit si difficile à supporter…

    <o:p> </o:p>

    Humeur : +100<o:p></o:p>


    votre commentaire
  •  

    C'est bon pour le moral. C'est bon pour le moral.

     

    pianos-nyc-bar-les-630x419
    Ces deux derniers jours auront été forts en émotions, vous pouvez me croire. Il y a quelques jours, Anaïs, une au pair montpelliéraine fraîchement arrivée sur Manhattan après une rematch sur Boston, me raconte qu’elle a rencontré un musicien très sympa dans le bus, qui joue tous les mercredis soirs à l’American Bar sur la 1st Avenue. Le mercredi suivant, donc, alors que je promenais Medor dans une ruelle sombre de l’Upper West Side, je propose à Anaïs, que j’avais au téléphone – oui parce que c’est très ennuyeux de promener un chien vous savez… - d’aller faire un petit tour dans ce fameux bar pour voir jouer son nouveau buddy. Un accord est conclu et nous voilà parties (sans le chien), direction l’autre  bout de l’île. Arrivées là-bas, on commence déjà par demander notre chemin parce qu’on n’avait pas d’adresse précise. Evidemment, la moyenne d’âge du panel étant d’au moins 60 ans, on a eu du mal à trouver notre guide. Mais après un coup de fil salvateur de notre musicien, on a finalement réussi à trouver l’entrée du bouiboui. C’était un petit bar sympathique, très sombre, où résonnait une musique très entrainante. J’ai été au bar pour commander nos boissons (ah oui, Anaïs est under-age et donc n’est pas censée consommer de l’alcool… ouh la vilaine.) et soudain, le mec à côté de moi se met à insulter le téléviseur qui passait un match de basket. Un peu intriguée, j’ai regardé autour de moi et me suis retrouvée nez à nez avec une armoire à glace américaine, d’au moins 200lb, qui me dit d’un ton quelque peu alcoolisé : « C’est mon beau-frère… ma sœur vient de le larguer, le pauvre. Mais il est gentil en vrai, hein ! ». A partir de ce moment là, et trois verres de Tequila Sunrise – gracieusement offerts (par qui déjà ?...) – plus tard, nous nous étions déjà fait 6 nouveaux copains accoudés à notre table, j’avais déjà rencontré le cuisinier du bar (ne me demandez pas par quel miracle…) – qui soit dit en passant m’a spécialement cuisiné et offert des chicken wings parce que « j’avais faim » –,  j’étais déjà allée pisser 7 fois, j’avais déjà dansé sur Jimmy Hendrix et vu le sosie de Bradley Cooper – en moche. A deux heures du matin, une partie de mon cerveau est revenu à la raison, me criant qu’à 6.30am, le réveil serait violent. En effet. Sauf qu’il a finalement été à 7am… par ma host, un peu énervée inquiète de ne pas voir le petit déjeuner des filles sur la table. Oops.

    Bilan de la soirée : (quelle soirée ?) ...

    top-circle

    Aujourd’hui, mes hosts m’ont invité à un Gospel Musical dans le mythique Harlem. Mama, I Want to Sing. Ma host avait fait une collaboration avec la créatrice de l’association il y a quelques temps de cela et l’émission réalisée avait remporté trois Emmy Awards en octobre dernier. I swear. Ce soir, ma host et son équipe de tournage a donc remis à cette femme un des trois Emmy remportés. Des larmes. Des cris de joie. Des prières. Des baisers. La bonne vraie émotion à l’américaine, vous voyez. La même que chez nous… mais en plus intense quoi. On a même parfois du mal à y croire. Cela dit, l’Américain reste malgré tout incroyablement émouvant dans ces moments là. Rrr. C’est quoi leur secret, bon sang ?! Le spectacle a duré trois heures. Je n’ai pas vu le temps passé. J’ai été transportée pour la musique et l’ambiance dès la première minute.

    Le gospel, c’est un monde à part entière, une dimension parallèle. Les gens se lèvent, dansent, chantent, frappent dans leurs mains, crient très fort, parlent tout seuls. Ils sont littéralement en transe. Et le pire, c’est qu’au fil des minutes – vous aussi – vous vous déconnectez du monde réel, vous êtes obsédés par la musique, vous avez l’impression d’être seuls au monde. Et vous vous rendez compte que – vous aussi – vous êtes entrain de sauter dans tous les sens, de faire des petits ouuuh en plissant les yeux de bonheur lorsqu’un des chanteurs fait une prouesse vocale, que… enfin bref, c’est contagieux cette joie de vivre. And I liked it

    teens-at-caucus

    Après avoir rencontré tout le gratin à la fin du spectacle (merci host mom) et glissé innocemment par-ci, par-là que je suis comédienne à mes heures perdues, je suis ressortie de l’église, un sourire niais aux lèvres, encore deeply émerveillée par ce que je venais de vivre, bien décidée à – moi aussi – entrer dans cette école de Gospel. Bon. Je vous arrête tout de suite, je ne sais absolument pas chanter. Mais le show m’avait tellement transportée qu’après ça, j’aurais été capable de tout faire. J’ai même demandé des informations à ma host sur cette école et tout. Nan mais je vous jure… n’importe quoi. Mais bref. J’ai passé un moment magique (« gigantuous » comme disent mes twins) que je n’oublierais sans doute jamais. Voilà… c’est aussi ça l’aventure New York City.

    Et la magie opère toujours.

     

    Humeur : +1000


    votre commentaire
  •  

    ! HAPPY THANKSGIVING !

      Thanksgiving-myths---Thanksgiving--turkey-jpg

    Encore une fête typiquement ricaine. Alors pour la petite explication aux bêbêtes, Thanksgiving ou -- pour nos amis francophones -- l'Action de grâces, est une fête célébrée aux U.S.A (et aussi au Canada mais pas le même jour!) le quatrième jeudi de novembre. Bon, même si tous les Amerlocs m'ont tenu tête que "non, Thanksgiving n'est pas une fête religieuse", bah si je suis désolée, hein, mais ça vient tout de même de la religion catho dans laquelle on remerciait D.ieu par des prières pour tous les bonheeeeurs qu'on avait eu pendant l'année (bin tiens!...). Bref. C'est aujourd'hui une fête laïque. Donc ça veut dire quoi, au final? Bah tout simplement que les New Yorkers glandent pendant à peu près une semaine. En effet, tout ferme pour Thanksgiving. Sachant que c'est le jeudi, tout le monde arrête de travailler le... mardi, pour bien se préparer psychologiquement, et physiquement pour ingurgiter des quantités hallucinantes de nourriture.

    J'avoue que j'avais un peu peur niveau bouffe. Sachant ce que les Américains mangent toute l'année, je me disais que cette fête allait étre compliquée à gérer. Surtout au milieu d'une tablée de 40 personnes affamées, difficile de passer inaperçu avec le contenu de son assiette. 

    Nous étions, mes hosts, les twins et moi même, conviés à un repas "entre amis" dans le connecticut. Pourquoi est ce que dans ma tête je m'étais imaginé un petit repas avec une dizaine de personnes autour d'une dindounette ? Après une heure de bouchon, on arrive à 3pm chez les soit-disant amis de mes hosts. Euh... c'est quoi cette maison?... 

     

    Litchfield-133-North

    Bon, sincèrement, la maison ci dessus n'est pas la maison devant laquelle on s'est garé. Non. Pour tout vous avouer, j'avais mon appareil qui me démangeait dans ma poche, mais je n'ai pas osé le sortir lorsque j'ai vu les 50 autres invités, tous sur leur 31. Moi je débarquais en jupe en jean, bottes à moumoutes, à peine coiffée. Bel aperçu de la France, n'est ce pas ! La maison Le château était tout simplement indescriptible. Le même genre que dans les séries américaines, où il y a la petite guirlande qui scintille déjà au dehors, enroulée sur les colones, ou bien posée sur les haies de l'allée... au bout de cette fameuse allée, juste devant l'entrée du palace, une dizaine de Bentley's étaient garées, dans lesquelles on pouvait voir dépasser les casquettes des chauffeurs attendant patiemment la fin du meal. L'hôte est sorti en peignoir violet, brodé, avec un petit mouchoir qui dépasse de la poche sur la poitrine. Normal. Et allez que j'te fais des calins, et how are you doing, et blablabla... ils sont épuisants ces gens. C'est à ce moment que m'a été présenté une magnifique créature. Costume gris, chemise rose pâle.. hétéro. Mazeltov!  Il s'intitule Alexandre. (J'espère qu'il ne lira jamais cet article...) Oui parce que monsieur parle un peu français - couramment - son père étant belge et sa mère canadienne. Bref, il était grand, charmant, son accent américain quand il me parlait en français était juste awesome.. il s'est assis à coté de moi à table. J'ai dû passé pour l'anorexique de service, car j'étais tellement dans les nuages que j'avais pas tellement faim, au final. Surtout devant le menu : patates douces aux marshmallow (Whaaat?), miettes de pain de mie grillées aux oignons (pas mal..), turkey (énooorme!), purée de légumes, viandes en tout genre (sauf du porc, of course!)... rien de bien râgoutant. Avant le dessert, y'a évidemment un vieux monsieur dans l'assistance qui a fait un discours sur le pourquoi du comment de Thanksgiving. Je voyais les guests rire, donc j'imagine que ça devait être rigolo. Mon charmant voisin de table s'est empressé de savoir si j'avais tout compris. Non. Bon... c'est pas pour ça qu'il m'a ré-expliqué; il a juste rigolé en ajoutant : "lucky you". Ah bon. C'était si chiant que ça ?...

    Lara, assise à mes cotés et juste en face d'Alexandre, n'arrêtait pas de le dévorer des yeux, rougissant lorsqu'il lui parlait; lorsqu'il se levait de table, elle me posait pleins de questions sur notre conversation : "bah tu n'as qu'à apprendre le français ma petite chérie..! Balot...! Haha!" Je suis une babysitter horrible. Et lorsqu'il réapparaissait, je me prenais un violent coup de pied sous la table suivi d'un petit "he's coming back, look..." Aaaouch! Le lendemain j'avais une lignée de bleus sur le tibia droit. Magique. 

    Le dessert est arrivé. Enfin. J'avais un peu les crocs - du coup! Avec la maman de ma host, on avait préparé la veille, des desserts pour apporter au repas. J'avais eu l'idée de faire une mousse au chocolat car ma host souhaitait un dessert typiquement français. Je sais pas si c'est vraiment typique mais bon... on dira que si. Donc j'ai passé mon mercredi à monter des oeufs en neige. Pour répondre à la question de ma môman : non, maman, je n'ai pas fait une mousse pour 50 personnes. Evidemment PAS ! Mais j'ai tout de même fasciné mes twins qui, avec le chef cuisto' qu'elles ont pour maman, n'ont jamais vu des oeufs montés en neige de leur vie. Lorsque j'ai retourné le plat pour voir si les oeufs étaient bien figés, elles ont ouvert des yeux aussi grands que des bouches. Soit dit en passant, je déteste ce moment là de la recette, car même seule aux fournaux, je stresse de tout renverser, mais alors là, avec un public admiratif... l'effet aurait été moyen moyen. C'est salissant l'amour propre, hein. Bref j'ai donc emporté ma chocolate mousse (à prononcer tchocoléïte muuuusse! ) chez nos hôtes. Au moment de servir les desserts, j'ai ressenti comme une petite pointe d'angoisse car évidemment, mes twins passaient devant tous ceux qui se servaient de la mousse "c'est ma babysitter qui l'a faite ! Elle, là-bas !" Oh mon dieu, j'espère que je ne vais empoisonner personne. J'ai aucun moyen de fuir si c'est le cas. J'ai patienté quelques instants jusqu'à qu'une petite mamie vienne me féliciter, les dents pleines de chocolat, pour ce "petit goût de France". Mm.. merci madame. And the winner iiiiis... me !

    Après le repas, certains sont descendus dans le basement, mes twins m'ont demandé de les y accompagner. En arrivant en bas, j'ai découvert une immense salle de jeux, un jukebox des 50's, un billard au centre de la pièce, une piste de danse plus loin, et sur les murs de la pièce, des photos de notre hôte entouré de célébrités diverses et variées, ou soulevant un gros poisson fraîchement péché, ou encore mangeant une glace lors d'un match de baseball avec ses enfants... un peu too much quand même. Mais on aime leur coté discokitch aux Ricains 

     

    images (2)
     
    La soirée Thanksgiving s'est finalement terminée autour d'un whisky pris dans le petit salon, autour d'un feu de cheminée, en fumant des cigares. Rien que ça. Chacun a ensuite repris sa Bentley pour rentrer chez soi.  Nous aussi. J'en avais pris plein les yeux. La démesure est partout. L'esprit encore un peu ailleurs, je suis restée bien silencieuse dans la voiture. Jusqu'à ce que Lara reparle d'Alexandre, demandant tout fort dans la voiture : "was he flirting with you?..", l'air un brin accusateur. Heu... Tout le monde attendait patiemment ma réponse, un sourire au coin des lèvres. "Non. Evidemment que non". Lara a hoché la tête, satisfaite. Ma host m'a lancé un regard amusé... Une fois à la maison, j'ai consulté le d.ieu facebook pour retrouver la trace de ma nouvelle connaissance. Trouvé. Ajouté. Qu'est ce qu'on ferait sans Facebook, hein?... lala...
     
    Mon premier thanksgiving aura marqué mon esprit, la démesure dans laquelle certaines personnes se complaisent. C'est tout bonnement... indescriptible. Je ne sais même pas si ça m'a totalement enchanté ou totalement dégouté. Toutes ces fioritures, ces manières, ce gachis, ce surplus de tout... on ne vient vraiment pas du même monde...
     
    Humeur : +200

     

    votre commentaire



    Suivre le flux RSS des articles
    Suivre le flux RSS des commentaires